Amsterdam envoyés spéciaux
Après plus de deux ans de travaux, la Conférence intergouvernementale (CIG) européenne s'est achevée mercredi aux alentours de 3 h 30 du matin sur un sévère échec pour les Quinze. Certes, un nouveau traité a été conclu, qui apporte des améliorations notables dans plusieurs domaines au traité de Maastricht de 1992 (sécurité intérieure, pouvoirs du Parlement européen, etc.). Et l'élargissement à l'Est pourra commencer sans qu'une réforme des institutions de l'Union européenne ait eu lieu au préalable. Mais les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis dans la métropole néerlandaise, n'ont pu se mettre d'accord sur le coeur de la réforme: les institutions et le processus de décision.
Le but était de prévenir la paralysie qui ne manquera pas de se produire dans une UE élargie à vingt ou trente membres si les règles de fonctionnement actuelles prévues pour six pays à l'origine étaient préservées. Pour l'essentiel, il s'agissait de généraliser le vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil des ministres (1), de rééquilibrer le poids des grands et des petits pays et de renforcer le rôle de la Commission. Or, les Quinze n'ont pu parvenir à ce résultat minimum, et, comme on ne voit pas par quel miracle ce qui n'a pu être fait à quinze le sera à vingt, ils ont vraisemblablement programmé, hier, à Amsterdam, l'enlisement de l'UE telle qu'elle existe.
Malgré l'heure tardive, les chefs d'Etat et de gouvernement ont joué leur rôle jusqu'au bout en se félicit