Amsterdam envoyés spéciaux
Mercredi matin, dans l'aube naissante d'Amsterdam, l'Europe n'était pas belle à voir. Le marathon de la nuit n'avait servi à rien. Incapables d'un sursaut, les Quinze venaient de jeter l'éponge et de reporter à plus tard l'adaptation de nombreuses règles du jeu européen, pourtant indispensables à son élargissement annoncé. Trop douloureuse mais surtout mal préparée, l'opération chirurgicale est reportée aux calendes grecques. Elle n'en sera pourtant que plus laborieuse à moins qu'elle ne se réduise alors à la pose d'un emplâtre sur une jambe de bois" L'enjeu d'Amsterdam était clair: il s'agissait pour l'essentiel de revoir le mécanisme de prises de décisions de l'Union, déjà bien lourd, avant qu'il ne soit totalement paralysé par l'adhésion de nouveaux membres d'Europe centrale et orientale. Partant du sage principe que ce n'est pas à ceux qui frappent à la porte d'un club d'en réformer les statuts, les Quinze ont juré pendant dix-huit mois qu'ils en auraient terminé à Amsterdam. On est loin du compte, puisque des questions aussi importantes que la composition de la Commission (donc, d'une certaine manière, la nature même) et le poids respectif de chacun des membres de l'Union (pondération, en jargon bruxellois) ont été mises sous le boisseau. Dans le même temps, les Quinze ont manqué de courage pour restreindre suffisamment le recours au droit de veto.
A qui la faute? Aux petits pays, bien sûr, attachés comme à la prunelle de leurs yeux au commissai