Brazzaville envoyé spécial
La France s'en va la dernière mais s'en va quand même. En débarquant hier après-midi à l'aéroport de Brazzaville, une trentaine de gendarmes ont croisé une compagnie du 2e Régiment étranger de parachutistes (REP) s'apprêtant à monter dans le Transall. Le général Landrin, commandant de l'opération «Pélican», était déjà parti le matin. Tout comme le dernier représentant des Nations unies et, la veille, les ambassadeurs russe et américain. Hier soir, seuls des Commandos d'opérations spéciales (COS) restaient encore pour «ramasser le matériel». L'ultime vol de l'armée français décollera dimanche matin. Après, les gendarmes garderont l'ambassade et la Case de Gaulle, la résidence à l'autre bout de la ville.
Sur le tarmac, hier, gendarmes et légionnaires écoutaient les nouvelles à la radio. Quand un porte-parole du Quai d'Orsay a annoncé que Paris prêtait son «concours à la médiation entreprise par le président gabonais Omar Bongo», il y eut un instant de flottement. «Ce n'est qu'un soutien moral, s'est empressé de préciser un diplomate. Ça veut dire: on pense à vous, mais on se tire quand même.» Les uns ont alors pris le chemin de l'ambassade, pour la transformer en camp retranché, les autres l'avion pour Libreville. Venu la veille pour une tournée de la dernière chance, le représentant spécial de l'ONU, Mohamed Sahnoun, avait pourtant décelé à Paris des «signes encourageants». Comme le président congolais Pascal Lissouba, il voulait croire au maintien d