Menu
Libération

La reddition empoisonnée de Pol Pot. Les dirigeants cambodgiens se contredisent sur le sort du chef khmer rouge.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 juin 1997 à 5h03

Bangkok de notre correspondant

Le doute subsiste sur le sort de Pol Pot. Des informations contradictoires circulaient, hier, a Phnom Penh. Mercredi, le chef d'état-major adjoint de l'armée gouvernementale, le général Nhek Bun Chhay, avait confirmé la reddition de Pol Pot, annoncée dans la journée par la radio clandestine des Khmers rouges. Mais le co-Premier ministre Norodom Ranariddh a démenti hier les déclarations de son chef militaire, affirmant que le dirigeant historique de la guérilla communiste «n'a pas été capturé». Pol Pot, responsable de la mort de un à deux millions de Cambodgiens pendant son règne entre 1975 et 1979, avait fui la semaine dernière sa base d'Anlong Veng, au nord du Cambodge, après avoir ordonné l'exécution de son ancien ministre de la Défense, Son Sen. Poursuivi par ses propres soldats, il aurait pris en otage Khieu Samphan, le leader officiel du mouvement. Le prince Ranariddh a néanmoins assuré que les Khmers rouges étaient déterminés à capturer Pol Pot, ajoutant qu'ils seraient d'accord pour le remettre aux autorités de Phnom Penh.

Les informations fournies par Ranariddh, chef des royalistes du Funcinpec, ont été accueillies avec une extrême prudence par son rival Hun Sen, le co-Premier ministre représentant le Parti du peuple (PPC). Celui-ci s'oppose à la stratégie de pourparlers avec les Khmers rouges lancée par le Funcinpec. D'autant que royalistes et Khmers formaient avec les républicains du FNLPK, dans les années 80, une résistance armée pou