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Libération

Felipe Gonzalez se retire pour mieux rénover le PSOE. Le leader des socialistes espagnols lâche la direction du parti.

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publié le 21 juin 1997 à 4h58

Madrid, de notre correspondant.

Coup de tonnerre sur le socialisme espagnol: Felipe Gonzalez renonce. Le leader du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) a pris les militants de court en abandonnant son poste de secrétaire général, lors du XXXIVe congrès, qui s'est ouvert vendredi à Madrid. Vingt-quatre ans après s'être emparé des rênes du parti, Felipe Gonzalez, 55 ans, a préféré s'effacer pour permettre aux socialistes d'«ouvrir une nouvelle étape», de «piloter la succession» et de «créer une alternative» de gouvernement.

La «rénovation» était certes à l'ordre du jour du congrès, après la défaite électorale de l'an dernier. Mais le leader socialiste l'a portée à son comble: bien qu'indiscuté il fait le ménage en commençant par lui-même. L'opération comporte des risques, puisqu'il reste un des hommes politiques les plus populaires du pays, et donc le principal atout électoral du PSOE. Aussi s'est-il gardé une porte de sortie, en ne renonçant pas formellement à se porter candidat aux prochaines élections ­ prévues pour l'an 2000. Une hypothèse toutefois peu probable, puisque c'est la succession complète du leadership socialiste qui est désormais ouverte. En retrait du PSOE, Gonzalez ne se retire pourtant pas de la vie politique espagnole: «Je reste disponible pour ce que vous voudrez, pour être utile comme un parmi d'autres et apporter mon expérience.» Un coup de bluff n'est donc pas à exclure: déjà, en 1979, Felipe Gonzalez avait démissionné du poste de secrétaire général