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Libération

Cacophonie à Phom Penh sur Pol Pot. Mort ou vif? Versions contradictoires des deux co-Premiers ministres.

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publié le 23 juin 1997 à 4h27

Phnom Penh, envoyé spécial.

C'est toujours l'incertitude sur le sort de Pol Pot. Samedi, les co-Premiers ministres du gouvernement bicéphale cambodgien, le prince Norodom Ranariddh, chef du Funcinpec (royaliste), et son homologue mais néanmoins rival Hun Sen, leader du parti du peuple (PPC, ex-communiste), avaient confirmé, au cours d'une conférence de presse conjointe, la capture du dirigeant historique des Khmers rouges dans le nord du pays par ses propres soldats entrés en rébellion contre lui.

Mais, dimanche, les co-Premiers ministres ont donné, chacun de son côté, une version totalement différente. Le prince Ranariddh a réaffirmé, hier matin, que Pol Pot a bien été capturé par des guérilleros loyaux à Khieu Samphan, le «Premier ministre» du «gouvernement provisoire» des Khmers rouges. «Les Khmers rouges l'ont capturé et sont en train de le ramener vers Anlong Veng (la base des Khmers rouges au nord du Cambodge, ndlr)», a-t-il expliqué. Il a même précisé que l'ancien «frère numéro 1» est «gravement malade» et «sous perfusion». Dans le même temps, Hun Sen a maintenu, lui, que Pol Pot est déjà mort, sans préciser toutefois quand et comment, citant seulement comme source son ministre de l'Intérieur Sar Kheng, qui se trouvait ce week-end quelque part chez les Khmers rouges. L'événement autour de Pol Pot, depuis sa fuite d'Anlong Veng jusqu'à sa capture annoncée vendredi par la radio des Khmers rouges, ne serait qu'une manoeuvre de désinformation, a estimé Hun Sen, qui dénonce