Avant de rentrer chez eux, les chefs d'Etat conviés au G8 durant le
week-end vont faire aujourd'hui un détour par New York pour parler d'environnement et se pencher sur le sort des pays pauvres. L'assemblée générale de l'ONU se réunit toute la semaine pour dresser le bilan des progrès accomplis en cinq ans depuis son «sommet de la Terre» de Rio. Baptisée «Rio + 5», cette réunion new-yorkaise n'aura qu'un lointain rapport avec l'enthousiaste grand-messe brésilienne. «Le processus s'essouffle», constatent les politiques et les fonctionnaires qui l'ont suivi depuis 1992.
172 gouvernements, 108 chefs d'Etat, le gratin de la grande industrie et des milliers d'organisations non gouvernementales (ONG) s'étaient alors accordés dans un bel élan pour mettre un frein aux menaces écologiques pesant sur le globe et donner aux pays les plus démunis les moyens de se développer sans mettre en danger leurs ressources naturelles. Ce nouveau concept avait reçu un nom: «développement durable». Deux conventions internationales sur le changement climatique et la diversité biologique avaient été signées, une autre sur la lutte contre la désertification mise sur les rails. Une déclaration de principe sur la protection des forêts avait été adoptée. Et un catalogue de 2 500 «recommandations», baptisé «Agenda 21» en référence au siècle qui s'annonce, avait été établi pour lutter contre la pauvreté, faire face à la modification des modes de production et de consommation, à l'accroissement démographique