Genève de notre correspondant
Le document est estampillé «strictement confidentiel». Il porte sur l'avenir des Nations unies. Le 16 juillet, Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, annoncera les premières réformes de ce que le général de Gaulle traitait ironiquement de «Machin». D'ici là, une atmosphère de secret et de tension entoure les versions successives d'une réforme que chacun sait indispensable. Jusqu'ici, toutes les tentatives de réformes de l'ONU ont échoué. Mais aucun secrétaire général n'a bénéficié d'un appui aussi large des pays donateurs, et notamment des Etats-Unis, pour mener à bien la restructuration du système onusien.
L'objectif prioritaire que Kofi Annan a assigné au Canadien Maurice Strong, le «cerveau» de la réforme, était de «réduire les dépenses administratives, de rationaliser les fonctions du secrétariat et de mieux intégrer les activités des Nations unies au niveau des pays». Selon le document que nous avons obtenu, l'idée de Maurice Strong a été d'agir en priorité sur les fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et pour la population (Fnuap), qui sont directement soumis à l'autorité du secrétariat de l'ONU, ainsi que sur le Programme alimentaire mondial (PAM). Maurice Strong préconise même de «fusionner» l'Unicef, le Fnuap et le PAM, au sein d'un super Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) chargé de coordonner les opérations d'urgence. Les activités de développement de ces organismes seraient, elles, regroupées sous l'autorité du Programm