Budapest correspondance
Le maire de Göd montre avec un plaisir non dissimulé les photos du jumelage avec Marignane, célébré en France le 24 avril. On l'y voit recevoir les clés de la ville des mains de son homologue Daniel Simonpieri (Front national). Le magistrat hongrois est encore tout ébaudi de l'accueil méditerranéen. «De leurs balcons, les gens criaient: "Bienvenue, God!», ajoute-t-il, amusé que ce soit ainsi envolé avec le mistral le tréma sur le o.
La majorité des 15 000 habitants de Göd travaille à Budapest, à une demi-heure de train. Attirés par le calme et le bon air, les cadres aisés sont de plus en plus nombreux à quitter la capitale. Le rêve du maire est d'épargner l'industrie à sa cité pour en faire «la plus belle ville-dortoir du pays».
Au bord du Danube, György Keller, le gérant de la vieille auberge Széchényl, attend les estivants. «Il paraît que nous sommes jumelés avec une ville du Front national. Le nom du parti me dit quelque chose, mais ce qu'il est et ce qu'il veut, je n'en sais rien», avoue-t-il. Et s'il a voté pour le maire actuel, c'est parce qu'il était «plus jeune que l'autre candidat».
Elu dans un mouchoir de poche, Laszlo Bognar a plutôt séduit Göd par son dynamisme que par son appartenance au parti d'extrême droite MIEP (Parti de la vérité et de la vie), dont le président, Istvan Csurka, pourfend régulièrement le complot juif international et l'élite libérale-bolchévique qui vend la Hongrie aux étrangers. «Les gens n'apprécient pas mon parti; en r