Menu
Libération

Hong-Kong J-6. Les catholiques redoutent l'enfer chinois. Les communautés religieuses craignent une restriction de la liberté de culte.

Article réservé aux abonnés
publié le 25 juin 1997 à 4h47

Hong-kong de notre correspondante

Dimanche, sur le parvis de la cathédrale. Dans un brouhaha nerveux, mi-cantonais, mi- anglais, s'entrecroisent des uniformes de séminaristes, des familles en short, quelques tailleurs Chanel" Un prêtre chinois encadré de deux vicaires britanniques vient de prononcer l'office, devant une salle comble. Dans la moiteur épaisse d'un orage de mousson, Hong-kong célèbre son avant-dernière «messe coloniale», avant la rétrocession du petit territoire à la Chine, le 1er juillet.

Après les Philippines, Hong-kong est devenu, depuis une quinzaine d'années, le plus grand pôle chrétien d'Asie. Plus de 250 000 catholiques et 160 000 protestants se déclarent pratiquants, sur une population totale de 6,5 millions d'habitants (lire ci-contre).

Mais la marge de manoeuvre de ces fidèles devient incertaine. En principe, les autorités chinoises ont garanti le maintien de la liberté de culte à Hong-kong «pendant cinquante ans». Un article spécifique, longuement négocié entre la Chine et la Grande-Bretagne, a même été inscrit dans la mini-Constitution qui doit régir Hong-kong après la rétrocession. «Mais tout dépendra de l'interprétation des textes», estime le père Sylvain Rabiller, un missionnaire responsable de la paroisse française. C'est au comité permanent de l'Assemblée nationale chinoise, dont le siège est à Pékin, que revient «le pouvoir d'interprétation et d'amendement» du texte...

Le précédent de 1949. Quelques petits signes laissent augurer des tentations de