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Libération

Le président congolais s'accroche à son fauteuil. Son rival Sassou N'Guessa se dit favorable à une force africaine d'interposition.

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publié le 25 juin 1997 à 4h49

Brazzaville, envoyé spécial.

Impressionné par la limousine blindée à l'étendard bleu, blanc, rouge, le jeune milicien s'apprête à lever le barrage. «Il ne passe pas celui-là!» lui intime un lieutenant depuis sa bergère plantée au milieu du trottoir. L'ambassadeur de France ouvre la portière, s'enquiert du problème et tend discrètement un billet au «Zoulou». «Les Français dehors», braille le lieutenant, sans se lever. Un compromis est alors trouvé. Les combattants du président Pascal Lissouba autorisent Raymond Césaire à contourner, en montant sur le trottoir, les obstacles disposés en travers de l'avenue menant à l'aéroport. Le lieutenant profère une vague insulte en laissant passer la voiture. Mais l'ambassadeur continue à circuler. Dans Brazzaville, la capitale congolaise hésitant entre la paix et la guerre, il est le dernier Blanc à pouvoir le faire.

Sur le parking devant l'aéroport, des soldats font les malles des voyageurs. D'immenses cantines bleues abandonnées par leurs propriétaires, ils sortent des habits de toutes les tailles et de toutes les couleurs, les jettent à terre. S'ils ne portaient pas l'uniforme et leur fusil en bandoulière, on les prendrait pour des fripiers en pleines affaires. «Non, ici, il n'y a plus de responsable, répond l'un d'eux. Mais l'avion des Libanais se pose tous les matins à peu près à 11 heures.»

Le petit porteur de Trans Air Congo (TAC) vient de Pointe-Noire, le lointain port pétrolier. Les voyageurs ayant les moyens de franchir tous l