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Libération

Brazzaville: la France compte les coups. Les deux factions se partagent le contrôle de l'aéroport international.

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publié le 27 juin 1997 à 4h42

Brazzaville envoyé spécial

En dehors des «combattants», en uniforme ou affublés en guérilleros urbains avec, accrochées à leurs vestes de jean, des grenades correspondant au nombre «piraté» de galons ou d'étoiles, plus personne ne circule. Hier, la capitale congolaise a été un champ de bataille clos où, entre deux rafales d'armes automatiques, les civils comptaient les départs chuintants et les arrivées fracassantes des obus de mortier ou des roquettes tirées par les «orgues de Staline». Dans le grondement du ciel, le bruit de tonnerre alternait avec des explosions faisant vibrer les bâtiments. Engagés dans leur duel d'artillerie pour la troisième journée d'affilée, les partisans du président Pascal Lissouba et de son prédécesseur au pouvoir, le général Denis Sassou N'Guesso, réclamaient le contrôle de l'aéroport international. Chaque camp en tient un bout de piste et, de ce fait, peut faire obstruction à la livraison d'armes à l'autre camp, de même qu'au déploiement d'une force d'interposition.

Fax satellitaire. Empêché de venir sur place, le comité international de médiation autour du président gabonais Omar Bongo et du représentant spécial des Nations unies, Mohamed Sahnoun, transmet ses moutures successives de «plan de paix» par fax satellitaire ou via l'ambassade de France. Hier, au lendemain d'une agression caractérisée de ses gardes de sécurité à la présidence congolaise, l'ambassadeur français Raymond Césaire a dû suspendre sa ronde quotidienne des chefs de faction. C