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Libération

le cambodge au bord de la crise de khmers rouges. Le prince Ranariddh courtise les ex-soldats de Pol Pot pour renforcer ses rangs.

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publié le 27 juin 1997 à 4h43

Phnom Penh envoyé spécial

Derrière des sacs de sable entassés à l'entrée de la résidence du co-Premier ministre Norodom Ranariddh, un groupe de soldats, le doigt sur la détente, scrutent le boulevard Norodom. Une mitrailleuse lourde est en position. Toujours sur le qui-vive, plusieurs centaines de «gardes du corps», dont des soldats khmers rouges, protègent le prince Ranariddh, le chef des royalistes du Funcinpec, dont la résidence a été transformée en place forte. L'«ennemi» n'est pas loin. A environ 500 mètres de la résidence de Ranariddh se trouve la maison de Hok Lundy, directeur de la police nationale et haut responsable du Parti du peuple (PPC, ex-communiste). Plus loin, sur la place du Monument de l'indépendance, se trouve la résidence privée du co-Premier ministre Hun Sen, le chef du PPC, où sont stationnés quatre blindés.

Combats. Le torchon brûle entre les deux chefs de la coalition. Le 17 juin, profitant de la tombée de la nuit, une centaine de policiers, obéissant aux ordres de Hok Lundy, ont encerclé la résidence du prince. Les provocations verbales des uns et des autres ont dégénéré en affrontements armés. Ces combats au coeur de la capitale ont fait deux morts du côté du Funcinpec et plusieurs blessés de part et d'autre. Le rapport de force penche, pour l'heure, en faveur du PPC. Les ex-communistes comptent à Phnom Penh et dans les alentours onze régiments contre un seul pour les royalistes. «L'échec de la coalition gouvernementale est total et, semble-t-il, ir