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Libération

Hong-kong: good morning China. Pompe et émotion pour la cérémonie de rétrocession.

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publié le 1er juillet 1997 à 6h46

Hong-kong envoyés spéciaux

Un drapeau qui descend pour la dernière fois dans l'émotion, un autre qui prend sa place avec force. Et, au milieu, un cri lancé hier soir à minuit par des milliers de Hongkongais: «Vive la démocratie.» Trois lieux, trois ambiances, trois visages de la rétrocession de Hong-kong à la Chine après cent cinquante-six ans de colonisation britannique.

Le premier symbole de la nouvelle souveraineté chinoise a pris la forme de l'Armée populaire de libération (APL), les troupes de Pékin. Quelques minutes avant 21 h, 509 soldats chinois, impeccablement alignés à l'arrière de camions militaires, ont franchi, en direct à la télévision, la frontière entre la Chine populaire et ce qui était encore une colonie. Quand les Hongkongais se réveilleront, ce matin, le gros des troupes (4000 hommes supplémentaires) sera arrivé, par terre, avec 21 blindés légers et des dizaines de camions par mer et par air, un déploiement spectaculaire dénoncé par le leader démocrate Martin Lee comme une «véritable invasion» et une «tentative d'intimidation».

Hier soir, l'histoire a basculé à Hong-kong en plusieurs temps.

Adieux britanniques Chris Patten, le dernier gouverneur colonial à Hong-kong, n'a pas pu s'empêcher de «craquer». Après un discours d'adieu sobre mais direct, lors d'une cérémonie rendue plus sinistre encore par la pluie, Patten s'est rassis et s'est recroquevillé quelques instants, les larmes aux yeux. A sa droite, le prince Charles en grand uniforme blanc, à sa gauche l