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Libération

Centrafrique: le casse-tête d'un retrait français. La pacification de Bangui improbable malgré le cessez-le-feu.

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publié le 4 juillet 1997 à 6h34

Le calme est revenu à Bangui mais, unique souci à Paris, il ne

permettra pas aux 1 400 soldats français «prépositionnés» en Centrafrique de trouver la porte de sortie. Hier, au lendemain de la signature d'un nouveau cessez-le-feu, la capitale centrafricaine a retrouvé un semblant de normalité. Cependant, dans les affrontements entre le 21 et le 27 juin auxquels ­ malgré les dénégations de Paris­ des forces françaises ont participé, au bas mot une centaine de civils ont été tués et, des quartiers hostiles au président Ange-Félix Patassé ayant été vidés, quelque 60 000 habitants campent aujourd'hui aux abord de Bangui, en pleine saison des pluies. Pis, l'ex-Bangui-la-Coquette, qui, depuis mai 1996, a vécu trois mutineries militaires et" cinq interventions des Eléments français d'assistance opérationnelle (EFAO), l'ancien détachement Barracuda, a mentalement déjà basculé: n'ayant plus que sa garde présidentielle, Ange-Félix Patassé arme sa milice Karako; les «ex-mutins», pour l'instant écrasés, préparent une «guerre de guérilla urbaine», et le groupe des onze partis d'opposition dénonce le «génocide en cours». Quant à la France, selon l'expression d'un diplomate, elle se réfugie dans une «politique du ni-ni-ni»: favorable ni au président Patassé, «un paranoïaque dangereux», ni aux mutins, «une bande de voyous», ni aux «incapables» de l'opposition légale, elle ne cherche plus qu'à s'en sortir.

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