Mexico, de notre correspondante
Le Mexique se prépare dimanche à la fin annoncée du règne sans partage du Parti révolutionnaire institutionnel, dont sont issus les onze chefs d'État qui se sont succédé depuis 1929. Mais le système est à bout de souffle. La modernisation du pays, allié désormais aux Etats-Unis et au Canada par un traité de libre-échange, la crise économique et surtout l'usure du pouvoir, sur fond de corruption et de scandales, ont condamné l'archaïsme autocrate d'un parti-Etat incapable de se réformer. Si les sondages disent vrai, le couperet tombera dimanche à l'occasion des élections législatives et municipales. Le PRI devrait perdre sa majorité absolue au Congrès, au soir d'un scrutin dont la transparence est théoriquement garantie une première par un organisme de contrôle indépendant, l'Institut fédéral électoral. Le parti que les Mexicains s'apprêtent à sanctionner ne ressemble pas aux traditionnelles formations «caudillistes» d'Amérique latine. Héritier des idéaux de la révolution mexicaine de 1910, le PRI a toujours disposé d'une base ouvrière et paysanne sur laquelle il s'appuie encore aujourd'hui. Pendant ses soixante-huit ans de règne, il a aussi maintenu un simulacre de pluralisme, tolérant des partis d'opposition, comme le Parti d'action nationale (PAN, droite conservatrice), créé en 1939, ou encore le Parti de la révolution démocratique (PRD, centre gauche), né d'une scission dans ses propres rangs en 1988. Mais à ce jour, aucune de ces deux