Bangkok de notre correspondant
Au cinquième jour des combats entre les royalistes du Funcinpec, dirigés par le prince Norodom Ranariddh, et les ex-communistes du Parti du peuple (PPC), commandés par le co-Premier ministre Hun Sen, le Cambodge s'est enfoncé mercredi un peu plus dans le chaos. Des milliers d'étrangers, notamment des ressortissants du Sud-Est asiatique, patientaient hier à l'aéroport de Pochentong, près de Phnom Penh, pour être évacués vers leur pays d'origine. Plus de 2000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont pu être rapatriées vers Bangkok, Kuala Lumpur et Singapour à bord d'avions spéciaux.
Avec l'accord du ministre cambodgien de la Défense, Tea Banh (affilié au PPC), l'armée thaïlandaise a déployé des commandos à Pochentong pour protéger l'opération d'évacuation. Des techniciens thaïlandais ont remis en état la tour de contrôle, saccagée pendant les combats. «La situation est complètement chaotique. La majorité des gens sont armés et chaque Cambodgien est un braqueur en puissance», raconte Boonlert Niyomthong, un restaurateur thaïlandais, à son arrivée à Bangkok. Selon un premier bilan officiel, les combats urbains à Phnom Penh ont fait 58 morts, civils et militaires, et quelque 200 blessés. Un Japonais a été tué par un tir de roquette et un Canadien a été exécuté par des pilleurs.
Hier, une cinquantaine de touristes occidentaux, des Américains, des Anglais, des Belges, des Français et des Italiens, étaient bloqués à Pochentong, dans l'impossi