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Libération

Che Guevara, mythe jusqu'à l'os. Les restes du légendaire guérillero formellement identifiés le 7 juillet en Bolivie.

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publié le 11 juillet 1997 à 6h11

Santiago du Chili

de notre correspondant Le mystère entourant les restes du légendaire Ernesto dit Che Guevara ­dont la dépouille a été formellement identifée le 7juillet par une équipe d'experts argentino-cubains­ débute dans la nuit du 10 au 11 octobre 1967. Entre chien et loup, les militaires boliviens escamotent le corps du chef guérillero dont ils ont ordonné l'exécution, quarante-huit heures plus tôt. La veille de sa disparition, la dépouille du «héros de la Sierra Maestra», ex-condottiere des expéditionnaires cubains au Congo en 1965, enfin «comandante» de l'éphémère foyer insurrectionnel de l'Armée de libération nationale en Bolivie, est exposée dans la buanderie de l'hôpital de Vallegrande (700 kilomètres à l'ouest de La Paz), une bourgade qui servait alors de base arrière au régiment de rangers lancé contre la guérilla.

Du moins les circonstances de sa mort sont-elles aujourd'hui assez bien établies: tombé dans une embuscade le 8 octobre, dans les gorges du Rio Grande, blessé à une jambe, le Che est traîné jusqu'au village de La Higuera, où il est reclus dans la petite école. Sous la pression des Etats-Unis, le chef des services secrets boliviens, le colonel Zenteno, donne l'ordre à un sous-officier, Mario Teran, de mettre fin à l'existence du révolutionnaire cubano-argentin. Une rafale de pistolet-mitrailleur tue l'homme mais donne vie au mythe. Et scelle le destin des bourreaux. Pris de remords, Teran se suicidera un an plus tard, alors que Zenteno, élevé au rang d