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Libération

Les Espagnols révoltés par le chantage de l'ETA. L'organisation basque menace d'exécuter son otage samedi.

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publié le 12 juillet 1997 à 6h11

Madrid de notre correspondant

L'Espagne se mobilise comme jamais contre l'ETA. Les manifestations spontanées se multiplient dans tout le pays après l'enlèvement ­ confirmé jeudi soir ­ d'un conseiller municipal basque du Parti populaire (PP, au pouvoir). L'organisation séparatiste menace d'«exécuter» son otage si le gouvernement ne se plie pas à ses exigences avant samedi 16 heures. Madrid refuse de «céder au chantage», et les précédents, qui remontent au début des années 80, incitent au pessimisme sur la vie de Miguel Angel Blanco. Ce militant de 29 ans, élu municipal d'Ermua, un bourg de 20 000 habitants en plein coeur du Pays basque, a été enlevé jeudi après-midi. Pour sa libération, l'ETA réclame que les quelque 500 prisonniers de l'organisation ­ actuellement dispersés sur toute la péninsule ­ soient regroupés dans des prisons du Pays basque. Contre la politique de «dispersion» de ses prisonniers, l'ETA avait déjà enlevé en janvier 1996 le fonctionnaire pénitentiaire José Antonio Ortega Lara, finalement libéré par la garde civile il y a deux semaines, après 532 jours passés dans une «cache» souterraine de 3 m sur 2,5 m. L'enlèvement de Miguel Angel Blanco et la menace de son «exécution» dans les 48 heures sonnent comme une réplique de l'organisation séparatiste à la libération d'Ortega Lara.

La réponse citoyenne au défi terroriste n'a pas tardé, atteignant une dimension sans précédent au Pays basque comme dans le reste de l'Espagne. Dès jeudi soir, une manifestation