Menu
Libération
Analyse

Retour à la case départ au Cambodge. Les accords de Paris, signés par toutes les factions, sont désormais voués à l'échec.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 juillet 1997 à 6h12

Phnom Penh envoyé spécial

La psychose de la pénurie s'installe à Phnom Penh depuis le coup de force, le week-end dernier, du co-Premier ministre Hun Sen contre son rival Norodom Ranariddh. Les prix grimpent en flèche. Le prix du kilo de riz est passé de 800 riels à 1 500 et, à la moindre rumeur alarmiste, il atteint 5 000 riels (2 dollars). Ceux qui en ont les moyens se réfugient à l'étranger. Au siège de Royal Air Cambodia, la liste d'attente est épaisse comme un Bottin. Bon nombre de Cambodgiens s'imaginent avec frayeur revenir à l'époque où leur pays était au ban de la communauté internationale, isolé de tout contact avec l'étranger et privé de toute assistance humanitaire.

«Coup d'Etat». En réaction au coup de force de Hun Sen, qualifié de «coup d'Etat» par le prince Ranariddh, qui se trouve aujourd'hui en exil en France, l'Asean (l'Association des nations du sud-est asiatique, qui regroupe actuellement Brunei, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Viêt-nam) a reporté, jeudi, sine die, l'adhésion du Cambodge, qui était prévue le 24 juillet. Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient réduire leur personnel diplomatique à Phnom Penh et suspendre «pour trente jours» leurs programmes d'assistance au Cambodge. «Il s'agit d'un message clair, destiné à Hun Sen et à ses partisans», a déclaré un porte-parole du département d'Etat américain. Dans trente jours, en fonction des circonstances, les programmes d'assistance humanitaire pourraient repren