«crimes contre l'humanité», voire «génocide». Le rapport de la
mission de l'ONU, chargée d'enquêter début mai sur la disparition de quelque 200000 réfugiés rwandais entre septembre 1996 et mai 1997, accuse le régime du président Laurent-Désiré Kabila d'avoir sciemment massacré ou laissé mourir des milliers de Hutus réfugiés dans l'ex-Zaïre. Les témoignages oraux, photographiques et vidéo recueillis auprès de réfugiés rentrés au Rwanda font état de massacres et de fosses communes. Si le sérieux du travail des trois rapporteurs Roberto Garreton (Chili), rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), Bacre Waly Ndiaye (Sénégal), rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et Jonas Foli (Ghana), membre du groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires ne peut être mis en cause, les enquêteurs n'ont cependant pu obtenir de Kinshasa de se rendre sur le terrain. Une nouvelle mission de l'ONU devrait bientôt pouvoir enquêter sur les lieux mêmes des disparitions: les autorités de la RDC ont donné leur accord, mais ont fait pression sur l'ONU pour que Garreton, déjà auteur, début avril, d'un rapport très accusateur pour les forces de Kabila, n'y participe pas.
Tous les moyens ont été utilisés pour éliminer les réfugiés, affirme l'enquête, rendue publique hier à New York. Ils ont été tués dans les camps, attirés par la ruse en dehors des forêts où ils se cachaient pour