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Libération

Phnom Penh digère les pillages. Calme précaire alors que Hun Sen a rappelé l'armée dans les casernes.

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publié le 14 juillet 1997 à 6h09

Phnom Penh, envoyé spécial

A l'aéroport international de Pochentong, tout n'est que désolation. La tour de contrôle est criblée de balles. Le terminal également. A part un trou causé par une bombe à une extrémité, la piste d'atterrissage semble être sortie à peu près indemne des affrontements du 7 juin entre partisans des deux factions gouvernementales cambodgiennes, les royalistes du Funcinpec et les ex-communistes du Parti du peuple (PPC). Les dégâts causés par les combats à Pochentong sont dérisoires comparés aux pillages qui ont suivi. «Absolument plus rien n'est en état de fonctionner», dit un employé de la société concessionnaire de l'aéroport, joint-venture franco-malaisien. Victorieux, les soldats du PPC ont saccagé le terminal et pillé les trois duty-free. Ils ont aussi volé tous les véhicules. Puis sont arrivés les civils, qui ont désossé les infrastructures, emportant avec eux climatiseurs, ordinateurs et même portes et fauteuils.

Listes d'attente. Dans le grand hall ouvert, des centaines de passagers, occidentaux et asiatiques, attendent le prochain vol. Aucune panique, ni bousculade. Des Hercules C-130 font régulièrement la navette entre Phnom Penh et les capitales du Sud-Est asiatique. La plupart des chancelleries à Phnom Penh tiennent dans ce terminal de fortune une représentation permanente pour permettre à leurs ressortissants de s'inscrire sur les listes d'attente. «Le calme est peut-être revenu, mais tout peut encore arriver dans ce pays», dit un homme d'af