Madrid, de notre correspondant.
Des centaines de milliers de personnes ont manifesté une nouvelle fois hier soir dans toute l'Espagne contre l'ETA, après l'assassinat du jeune conseiller municipal basque, Miguel Angel Blanco. Plus d'un million et demi de personnes ont défilé à Madrid et un million à Barcelone. «La conscience des Espagnols s'est exprimée dans la rue, a déclaré hier soir le roi Juan Carlos. Le peuple a voulu montrer avec force qu'il voulait continuer à lutter et à travailler pour la démocratie et les droits de l'homme.»
Miguel Angel Blanco a été enterré hier midi, dans sa ville natale d'Ermua, au Pays basque. Le cortège funèbre était suivi de plusieurs milliers de personnes, dont le chef du gouvernement José Maria Aznar et le prince héritier Felipe. Le silence n'a pas duré longtemps. «Miguel, Miguel!», «ETA, assassins!», a scandé le public, tout en applaudissant, sur le chemin du cimetière. Certains mettaient les deux mains derrière la tête: «ETA, voici ma nuque!», allusion à la balle dans la nuque, la méthode généralement utilisée par les tueurs de l'organisation séparatiste basque. A la même heure, des millions de travailleurs descendaient dans la rue pour un arrêt de travail de dix minutes une heure au Pays basque à l'appel des syndicats et du patronat. Les trains se sont arrêtés en pleine campagne, les camions ont stationné sur les bas-côtés, les aéroports ont tourné au rythme des seules mesures de sécurité indispensables. «L'ETA est plus seule que jamai