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Libération
Interview

«Herri Batasuna est moralement responsable de la violence""». Le ministre basque de l'Intérieur accuse l'aile politique de l'ETA.

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publié le 15 juillet 1997 à 6h04

Madrid, de notre correspondant.

Juan Maria Atutxa, le conseiller (ministre) de l'Intérieur du gouvernement autonome basque, est l'une des personnes les mieux renseignées en Espagne sur le terrorisme de l'ETA. C'est un des leaders du PNV (Parti nationaliste basque) et l'homme politique le plus populaire de la région. Il répond aux questions de Libération.

Depuis des années, on parle de «dégénérescence», voire du «début de la fin», de l'ETA, mais elle ressurgit toujours. Quelle est la force exacte de l'ETA?

C'est vrai que toujours, après une importante opération de police, de nouveaux attentats se produisent, mais il ne faut pas oublier qu'il y a seulement quinze ans, dans les années 80, il y a eu plus de cent assassinats certaines années (9 en 1997, ndlr). La force de l'ETA n'a strictement rien à voir aujourd'hui avec ce qu'elle fut. Pourtant, le problème continuera tant que certaines personnes seront prêtes à tuer. Actuellement, l'ETA dispose de deux groupes d'opération en Biscaye et Guipuzcoa (deux des trois départements basques), ainsi qu'un commando à Madrid. Il y a aussi des structures de militants «légaux» (inconnus de la police, non clandestins) qui recueillent et transmettent des informations, ou qui perturbent la paix, comme actuellement dans des zones touristiques espagnoles (des explosifs de faibles puissances, qui n'ont pas fait de blessés, sur des plages catalanes, ndlr).

De quelles «troupes» se nourrit l'ETA?

Actuellement les militants de l'ETA sont issus de groupes