Genève de notre correspondant
Kofi Annan tient parole. Nommé pour réformer ce que le général de Gaulle avait traité avec mépris de «machin», le secrétaire général des Nations unies a réussi à dépasser la conjonction des blocages politiques et de la redoutable inertie de la bureaucratie onusienne pour présenter, hier du haut de la tribune de l'ONU, les grandes lignes de son programme. «Jamais dans les cinquante-deux ans d'histoire de l'Organisation, des réformes aussi profondes et vastes n'avaient été entreprises», a-t-il affirmé. Il s'agit «de transformer l'ONU, de lui donner une plus grande cohérence d'action et d'objectifs ainsi qu'une plus grande agilité à répondre aux nécessités d'un monde complexe». Pour atteindre cet objectif, Kofi Annan entend réduire le personnel, diminuer le budget de l'organisation et placer les opérations des Nations unies sous la direction de quatre comités (paix et sécurité, développement, humanitaire, économique et social), dans l'espoir que l'ONU parle d'une seule voix. Il s'agit de réduire les rivalités interagences et la duplication de leurs activités, et surtout de faire taire la cacophonie du système onusien qui a plongé dans la perplexité plus d'un chef de gouvernement. Fitness bureaucratique. Cette réforme est donc avant tout une restructuration d'organigramme. Qu'en est il des ambitions de créer un monde plus juste et plus sûr et de redonner aux Nations unies le sens de leur mission? Il n'en reste pas grand-chose, si ce n'est la volont