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Libération

Herri Batasuna enfermé dans son monde. Le bras politique de l'ETA, cible de la colère basque depuis samedi.

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publié le 18 juillet 1997 à 5h54

Madrid de notre correspondant

Tandis que les manifestations contre l'ETA continuent en Espagne, au Pays basque, elles se terminent la plupart du temps devant les locaux de Herri Batasuna (HB), la branche politique de l'organisation séparatiste. A plusieurs reprises, seule l'intervention de la police autonome basque a permis d'éviter des affrontements violents entre manifestants et militants de HB, qui sont aussi dans la ligne de mire de la colère populaire. Jusqu'à la semaine dernière, la rue basque était le domaine réservé de HB, et notamment de son organisation de jeunesse, Jarrai. Un monde fermé, extrêmement dévoué à la militance, qui multipliait les manifestations violentes, les attaques en tout genre contre la police autonome, les bus, les trains, les agences bancaires, le mobilier urbain... Il en coûte chaque année des milliards de francs au gouvernement autonome basque. Ces incidents presque hebdomadaires sont une représentation savamment mise en scène de «la révolte du peuple basque» contre «l'oppresseur espagnol». On sait mieux ce qu'il en est aujourd'hui: les Basques eux-mêmes crient: «HB, assassins!» Jon, 27 ans, porte-parole de Jarrai à San Sebastian, reste pourtant inébranlable: «Les manifestations ne correspondent pas à un rejet uniforme de la violence au Pays basque. A Bilbao (500 000 personnes, samedi dernier, sur 2 millions d'habitants au Pays basque, ndlr), il y avait peut-être quelques Basques, mais surtout des milliers d'Espagnols instrumentalisés par les