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Libération

La Pologne redoute de nouvelles inondations. L'armée est mobilisée pour affronter les crues.

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publié le 18 juillet 1997 à 5h56

Wroclaw, correspondance

La première vague des inondations passée, la ville de Wroclaw, récemment rénovée pour accueillir en toute beauté le pape Jean Paul II, commence à nettoyer ses plaies et à organiser sa vie. Six jours après le désastre, qui a laissé sous l'eau 60% de la ville, les médecins craignent l'éclatement des épidémies: hépatites virales et fièvres typhoïdes. Le bilan est très lourd: des quartiers entiers sont encore coupés du monde, privés de téléphone, d'eau potable, de gaz et d'électricité. On ne peut y accéder que par bateau ou véhicules amphibies militaires. Là où l'eau s'est déjà écoulée, les rues sont couvertes de boue et de détritus. Pillages. La nuit, la ville plongée dans les ténèbres est livrée aux rats et aux voleurs, qui pillent les magasins et appartements. Craignant de tout perdre, les habitants ne veulent pas quitter leurs maisons, malgré les appels à l'évacuation des sauveteurs. A Siechnica, une banlieue agricole de Wroclaw, particulièrement touchée par le désastre, des charognes de vaches, de veaux et de cochons, noyés samedi dernier dans les bâtiments d'une ferme agricole, n'ont toujours pas été enlevées. «On doit d'abord s'occuper des hommes, ils ont besoin d'eau potable, de nourriture et de médicaments. On manque de moyens de transport, on ne peut pas utiliser les mêmes amphibies pour les vivres que pour et les animaux en décomposition», explique Tomek, un soldat qui, depuis six jours, aide les habitants de Wroclaw. Les corps des animaux noyé