Menu
Libération

Le Liberia aux urnes pour avoir la paix. L'ex-chef de guerre Charles Taylor part favori de la présidentielle samedi.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juillet 1997 à 5h52

Au centre de Monrovia, les murs criblés de balles sont couverts

d'affiches électorales. Il y a un an, les télévisions du monde entier diffusaient des images d'adolescents ivres sillonnant, armés jusqu'aux dents, les rues de la capitale. Aujourd'hui, après sept ans d'une guerre civile meurtrière, un peu plus de 700000 Libériens devraient se rendre aux urnes pour élire un président de la République et les 90 représentants d'un Parlement bicaméral.

Ces élections, les premières depuis le déclenchement de la guerre en décembre 1989, tiennent du coup de poker. L'espoir, c'est qu'elles mettent fin aux sanglantes luttes entre les chef de guerre et «permettre au Liberia de revivre», comme le souhaite le représentant spécial des Nations unies au Libé ria, Tuliemani Kolomoh, qui a exhorté mercredi la population à se rendre aux urnes. La crainte, c'est que ces élections, organisées peut-être trop rapidement dans un pays dévasté, ne remettent le feu aux poudres.

Taylor sûr de lui. Treize partis politiques sont en lice, dont trois sont des émanations des anciennes factions armées démantelées et désarmées au début de l'année. Le Parti patriotique national (NPP) est le prolongement du Front national patriotique du Liberia (NPFL) de Charles Taylor, l'un des candidats les mieux placés pour la Présidence. L'homme qui a plongé le pays, déjà meurtri par le règne de l'ex-président Samuel Doe, dans le chaos total en 1989 a désormais pour slogan: «Le peuple par dessus tout.» Jeudi, ses partisans ont