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Libération

Turquie: un pas vers la liberté de la presse. Le gouvernement promet de libérer 10 des 78 journalistes emprisonnés.

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publié le 19 juillet 1997 à 5h52

Istanbul de notre correspondant

Alors que 78 journalistes sont toujours emprisonnés en Turquie, le nouveau gouvernement tripartite gauche-droite de Mesut Yilmaz affiche ses bonnes résolutions en matière de liberté d'expression et critique ouvertement les «pratiques négatives» des équipes précédentes. Le président de la République, Suleyman Demirel, le Premier ministre et quatre membres de son équipe ont reçu hier une délégation internationale composée des dirigeants de Reporters sans frontières (RSF-Paris), du Comité de protection des journalistes (CPJ-New York) et de l'Institut de la presse internationale (IPI-Londres). Ils ont promis la libération d'une dizaine de rédacteurs en chef et se sont engagés à réformer la loi sur la presse afin d'éviter que d'autres journalistes, écrivains ou universitaires soient condamnés pour avoir exprimé des opinions jugées subversives, en particulier sur le problème kurde. Les dirigeants turcs sont en revanche restés très réservés quant à une réforme de plus grande ampleur, à cause des obstacles constitutionnels, des blocages parlementaires ainsi que de l'«atmosphère psychologique qui règne dans l'opinion publique turque». Le Premier ministre, Mesut Yilmaz, a admis qu'Ankara «n'a pas été capable jusqu'à maintenant de faire une distinction claire et nette entre la provocation au terrorisme et la liberté de la presse».

Plus de 25000 personnes (militants armés kurdes, soldats turcs et civils) ont été tués depuis l'été 1984 dans l'Est et le Su