Madrid, de notre correspondant
L'annonce de la trêve de l'IRA a donné un zeste d'espoir à la classe politique espagnole, qui souhaiterait que ce geste soit imité par l'ETA et sa vitrine politique, Herri Batasuna (HB), afin d'ouvrir un dialogue de paix au Pays basque. «L'ETA doit déclarer une trêve et HB l'appuyer», a indiqué notamment Juan Maria Atutxa, le ministre de l'Intérieur du gouvernement autonome basque, membre du Parti nationaliste basque (PNV). «Ils ne doivent plus fermer les yeux, et profiter de l'occasion (...) pour en finir avec tant de souffrances», a-t-il ajouté faisant allusion à l'assassinat par l'ETA, le 12 juillet, du conseiller municipal basque Miguel Angel Blanco. Ce dernier attentat a provoqué en Espagne, et notamment au Pays basque, une immense vague de rejet de la violence terroriste. Mais l'espoir reste ténu: le président du PNV, Xabier Arzallus, a critiqué «l'immobilisme» de HB, qui «n'est pas le Sinn Féin». Selon les experts de la lutte antiterroriste, la direction de HB, au sein duquel n'a jamais surgi aucun leader, est en effet entièrement dépendante de l'organisation séparatiste. Selon un sondage publié hier par le quotidien El Mundo, Herri Batasuna aurait perdu 20% des intentions de vote au Pays basque à la suite de l'assassinat de Miguel Angel Blanco et des immenses manifestations contre l'ETA qui ont suivi. Aux dernières élections générales, en mars 1996, HB avait fait 12,2% des voix au Pays basque. Toujours selon le sondage d'El Mundo, 81%