Bangkok de notre correspondant
L'Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean), qui regroupait jusqu'a présent Brunei, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Viêt-nam, a accueilli mercredi deux nouveaux Etats membres, la Birmanie et le Laos. Il manquait cependant, à l'ouverture de la conférence ministérielle à Kuala Lumpur, le Cambodge. L'Asean a reporté sine die l'adhésion du Cambodge, prévue en même temps que celle de la Birmanie et du Laos, à la suite du coup de force, les 5 et 6 juillet à Phnom Penh, du second co-Premier ministre cambodgien Hun Sen contre son rival Norodom Ranariddh. Elle a rejeté, hier, une demande d'adhésion de dernière minute présentée par le ministre cambodgien des Affaires étrangères, Ung Huot, un royaliste rallié à Hun Sen et candidat à la succession du prince Ranariddh au poste de «premier» co-Premier ministre. «L'Asean reconnaît toujours comme premier co-Premier ministre le prince Norodom Ranariddh», a déclaré un porte-parole de l'association. Créée en 1967, avec l'idée d'appuyer à l'époque l'intervention militaire américaine au Viêt-nam, l'Asean était, dans les années 80, le contrepoids capitaliste à l'Indochine communiste (Cambodge, Laos, Viêt-nam). En décidant d'intégrer tous les pays d'Asie du Sud-Est (au total 490 millions d'habitants), l'Asean escompte renforcer son leadership politique et économique non seulement dans la région, mais aussi sur la scène internationale. Paradoxalement, son élargisse