Madrid, de notre correspondant
L'ETA campe, imperturbable, sur ses positions. Elle revendique «la tête haute» et comme à son habitude, plusieurs jours après l'assassinat du conseiller municipal basque Miguel Angel Blanco, à l'origine d'une vaste mobilisation populaire, la semaine dernière, contre le terrorisme. «La persévérance de l'ETA ne fléchira pas», indique le communiqué publié hier par le quotidien de la mouvance séparatiste basque Egin. Dans son jargon militaro-révolutionnaire, elle «assume la totale responsabilité de l'arrestation et de la postérieure exécution» du conseiller municipal enlevé le 10 juillet puis abattu quarante-huit heures plus tard. «Cette action armée [est] une mesure de pression sur le gouvernement espagnol du Parti populaire pour qu'il mette fin à la stratégie d'extermination des combattants basques qu'il retient en son pouvoir», en allusion aux quelque 500 membres de l'organisation séparatiste emprisonnés. Quant aux millions de gens descendus dans la rue pour crier leur rejet du terrorisme, au Pays basque comme dans toute l'Espagne, l'ETA n'y voit que la manifestation d'une «hystérie collective, dont le seul objectif est d'annihiler l'indépendantisme basque», relayée par une «campagne médiatique abrutissante». L'organisation séparatiste prétend toujours parler au nom des Basques: «L'ETA n'est que l'expression des citoyens basques, qui ne peuvent supporter l'oppression ["] le terrorisme espagnol et français [et leurs] sophistiquées et brutale