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Libération

Plavsic, seule contre le clan Karadzic. La présidente bosno-serbe s'oppose aux apparatchiks de Pale, après les avoir servis.

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publié le 25 juillet 1997 à 5h37

Banja Luka envoyé spécial

C'est une Audi Quattro aux vitres teintées. Un modèle standard qui ne rivalise pas avec les somptueuses limousines des hommes d'affaires de la guerre. Mais elle concentre aujourd'hui la curiosité d'une foule de badauds dans la métropole de la République serbe. Dès l'aube, elle est garée, seule, devant l'entrée de l'ancienne maison de la Culture, sur la vaste place centrale, déserte, face à l'hôtel de ville. A l'ombre des platanes de la terrasse Bosnia, notables locaux, hauts fonctionnaires, officiers étrangers et journalistes ne la perdent guère des yeux jusqu'au soir. Seule est la voiture, solitaire est sa propriétaire: Biljana Plavsic, élue présidente de la République serbe en septembre, qui occupe un bureau dans cette immense bâtisse silencieuse, en compagnie de trois conseillers, une attachée de presse et des gardes du corps. Loin des ministères, du gouvernement, du Parlement, du bureau politique du SDS (le parti au pouvoir) et des chefs de guerre qui ironisent sur elle lorsqu'ils admettent encore son existence, à 235 kilomètres de là, à Pale. Parfois, un 4 x 4 se gare derrière l'Audi. Celui de Bill Richardson, l'émissaire de la Maison Blanche, celui d'Elisabeth Rohn, la représentante de l'Union européenne, celui des gradés de la Sfor ou celui d'organisations humanitaires. Parfois des Mercedes de Belgrade, qui alimentent les conversations et les pronostics.

Mafieux de Pale. Par expérience, la soudaine entrée en «dissidence», début juillet, de Bil