Sous l'or de la République à Paris et dans les lieux de «détention
administrative» à Yaoundé, le Cameroun prépare la prochaine présidentielle, qui doit avoir lieu avant le mois de novembre. A trois mois de l'échéance, l'actuel chef de l'Etat, Paul Biya, profite d'un séjour privé à Paris pour rentrer en grâce auprès des autorités françaises, qui lui reprochent selon l'expression d'un responsable de la politique africaine son «absentéisme du pays» et son «exercice velléitaire du pouvoir». Après avoir été reçu à l'Elysée, au début de la semaine, le président camerounais devait s'entretenir, hier soir à Matignon, avec Lionel Jospin. Au même moment, à Yaoundé, son ancien secrétaire général à la présidence, Titus Edzoa, redoutait l'ultime étape de ses transferts successifs: ayant rompu avec le régime, le 20 avril, pour se porter candidat contre Paul Biya, il est déjà passé d'une assignation à résidence en cellule de prison, puis dans un cachot souterrain d'isolement du secrétariat d'Etat à la Défense" Il a été tout pour le président mais, aujourd'hui, il n'est plus rien. Ministre de la Santé au moment de sa démission, Titus Edzoa, chirurgien et agrégé de médecine, a soigné Paul Biya avant de devenir son plus proche collaborateur à la présidence. Grand maître rosicrucien, c'est également lui qui aurait «initié» le chef de l'Etat, ancien séminariste mais, depuis son accession au pouvoir en 1982, tenté par les arcanes mystiques. Or, en annonçant sa candidature, Titus Edzoa s'est l