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Libération

Herri Batasuna reprend la rue à San Sebastian. Les militants indépendantistes ont défilé aux cris de «Vive l'ETA».

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publié le 28 juillet 1997 à 5h33

San Sebastian, envoyé spécial.

Herri Batasuna tente de reprendre le contrôle de la rue basque. Aux cris de «vive l'ETA!» la branche politique de l'organisation séparatiste a mobilisé, hier à San Sebastian, entre 20 000 et 40 000 personnes. Le parti indépendantiste entendait répondre aux centaines de milliers de manifestants qui condamnaient, il y a quinze jours, l'assassinat du conseiller municipal basque Miguel Angel Blanco. HB replonge dans ses tranchées: «Cette mort a été manipulée par le gouvernement», aidé des «médias, qui ont jeté de l'huile sur le feu».

La direction de Herri Batasuna avait fait les choses en grand, les bus remplis de sympathisants actifs sont venus du moindre des villages de la région. Car il s'agissait aussi d'une démonstration d'unité, après les quelques défections isolées qui ont suivi l'attentat. En tête du cortège, une banderole: «Solution politique pour Euskal Herria» ­ le Pays basque au sens large, côté français et Navarre inclus. Juste derrière, les familles des prisonniers de l'ETA brandissent de mauvaises photocopies de leurs photos. 554 clichés. Le cortège s'ébranle et lance ses slogans, en réponse aux «HB, assassins!» entendus dans les même rues il y a plusieurs jours: «Indépendance!» «Drapeau basque oui, espagnol non!» ou «Les prisonniers au Pays basque!», ce dernier contre la politique de «dispersion» des détenus sur toute la péninsule. «J'ai un cousin en prison, sa femme et sa fille de 1 an doivent faire de longs trajets pour lui rendre v