Depuis le mois d'avril, les Nigérians s'épuisent en files d'attente devant les dépôts d'essence et se ruinent pour trouver quelques litres de carburant au marché noir. Mais, cette fois, la pénurie d'essence qui frappe l'un des plus grands producteurs de pétrole du monde a tué. Au moins trois personnes sont mortes vendredi à Ilaro, la ville la plus importante de l'Etat d'Ogun (sud-ouest), dans des émeutes provoquées par l'augmentation de 100% du prix des transports. Des étudiants de l'Université polytechnique fédérale d'Ilaro ainsi que des habitants de la ville ont été grièvement blessés, d'autres sont portés disparus, parmi lesquels des étudiantes qui auraient été violées, selon des témoignages recueillis par l'AFP.
Les affrontements ont opposé à la hache ou à l'arme à feu des étudiants et des chauffeurs de transports privés. La violence, à laquelle se sont joints des enfants des rues et des vendeurs ambulants, a été telle que le gouvernement a décrété le couvre-feu et que l'université a été fermée pour une durée indéfinie. Depuis dimanche, Ilaro est une ville bouclée, les véhicules commerciaux refusant de s'y rendre.
Des émeutes similaires ont déjà eu lieu dans des villes du Nord. Dans un pays qui produit 2 millions de barils par jour, ces villes sont privées d'eau courante et d'électricité. Des raffineries qui fonctionnent au ralenti, un système de stockage déficient, l'exportation de l'essentiel de la production expliquent en grande partie la «panne sèche» qui plonge 100 mi