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Libération

Le crédit suisse a-t-il financé des espions nazis? Oui, selon un document américain que «Libération» s'est procuré.

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publié le 31 juillet 1997 à 5h23

Genève de notre correspondant

En octobre 1946, les services secrets américains ont obtenu des informations selon lesquelles le Crédit Suisse (CS) aurait effectué des versements pendant la guerre en faveur d'un centre d'espionnage nazi déguisé en maison d'édition. «Les éditions Verlag seraient un centre d'espionnage. Ils auraient reçu de larges sommes d'argent du Crédit Suisse à Bâle par l'intermédiaire du général Rhode», affirme un document émanant des services de renseignement américains, dont Libération a obtenu une copie. Dans la foulée, les agents américains accusent le CS d'avoir effectué en sous-main des paiements liés à l'exportation de matériel militaire en faveur du Troisième Reich, précisant que «les versements auraient été effectués pour des armements suisses destinés à l'Allemagne sous forme de salaires versés à des directeurs allemands de la société suisse, Buss AG». Selon le texte, ces transactions se seraient faites en toute illégalité, en marge des accords financiers qui liaient la Suisse à l'Allemagne nazie. Les agents de renseignement américains affirment en outre que le CS aurait conservé ouverts trois comptes secrets, respectivement le 4730, le 4830 et le 6900, pour un montant de 22 millions de francs suisses (ce qui représente, réactualisé, l'équivalent de 900 millions de francs français ) dont le titulaire serait un citoyen allemand du nom de Sulzbach (voir fac similé ci-contre). Après-guerre, les Suisses avaient obligation de geler les avoirs allemands