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Libération

Les banques suisses, «au-delà de leurs obligations»Un nouveau document américain accuse notamment le Crédit suisse - qui dément- d'avoir violé le code de conduite allié.

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publié le 2 août 1997 à 7h30

Genève de notre correspondant

Jeudi, des survivants de la Shoah ont déposé une plainte collective devant le juge fédéral du tribunal de Brooklyn à New York, Edward Korman. Ils réclament 20 milliards de dollars aux trois grandes banques suisses, respectivement, le Crédit suisse (CS), la Société de banque suisse (SBS) et l'Union de banque suisse (UBS). Les plaignants accusent ces banques de «détenir des milliards de dollars» appartenant aux victimes du nazisme. Les trois banques contestent la compétence des tribunaux américains en la matière. Elles ont introduit une requête en non-recevabilité. Libération a obtenu de nouveaux documents d'archives qui mettent en cause l'attitude de la place financière suisse durant la guerre. Dans une lettre estampillée «confidentiel», datée du 30 janvier 1945, que le secrétaire d'Etat américain adresse à la mission des Etats-Unis à Berne, il est écrit que les deux principales banques suisses, le Crédit suisse et l'Union de banque suisse, se sont rendues coupables de violations non seulement du code de conduite allié que les gouvernements américain et britannique avaient communiqué aux banquiers suisses en juin 1944, mais aussi des règles moins rigides décidées par l'Association suisse des banquiers (ASB).

Le mémorandum américain joint à la lettre du secrétaire d'Etat accuse les banques suisses «d'avoir fourni une formidable assistance à l'ennemi, qui lui a servi à financer l'achat d'un matériel de guerre d'une importance capitale (critical wa