Incarcéré depuis le 27 septembre 1995 en Equateur, Daniel Tibi
continue de clamer son innocence. Arrêté lors du démantèlement d'un réseau de trafiquants de drogue à Quito, ce ressortissant français de 38 ans, aujourd'hui mis hors de cause, demeure emprisonné à Guayaquil, à plus de 500 km de la capitale. Ecroué et détenu à l'encontre des règles de la justice équatorienne, Daniel Tibi est désormais suspendu à l'annonce définitive d'un non-lieu qui mettrait fin à plus de deux ans de détention. Mis en cause par un petit trafiquant d'héroïne, Daniel Tibi est rapidement écroué sans mandat et sans preuves pour lui avoir vendu «à deux ou trois reprises» jusqu'à 50 grammes de chlorhydrate de cocaïne. Pour la police équatorienne et Interpol, le simple fait que son nom figure sur le carnet du revendeur, membre du réseau démantelé, baptisé «Camaron», suffit à étayer les accusations portées contre lui. Pourtant, rapidement, le 8 décembre 1995, son principal témoin à charge revient sur sa déposition, affirmant que la police lui aurait extorqué ses aveux sous la torture et les menaces. Déjà mince, le prétendu «dossier Tibi» s'effondre. Ce témoignage, qui lève tout soupçon sur Daniel Tibi, n'est versé au dossier que le 16 mars 1996. Parallèlement, l'instruction de l'affaire est ouverte alors que Daniel Tibi est en prison depuis treize mois, au mépris des règles en vigueur en Equateur, qui obligent le juge d'instruction à auditionner les détenus dans un délai maximal de soixante jours apr