Jérusalem, intérim.
La marge de manoeuvre de Yasser Arafat semble se réduire de plus en plus. Pour la première fois depuis son retour à Gaza, en juillet 1994, le président de l'Autorité palestinienne se retrouve sous la pression conjuguée des Israéliens, de Washington et de son Conseil législatif, qui exige la formation d'un nouveau gouvernement et le remplacement des ministres accusés de corruption. «Il faudra encore attendre»: c'est par cette phrase sibylline que le président de l'Autorité palestinienne a répondu aux interrogations quant à l'avenir de son cabinet, dont seize membres ont offert leur démission. Les ministres palestiniens répondaient ainsi aux voeux du Conseil législatif. Le Parlement palestinien a en effet exigé à une écrasante majorité qu'Arafat forme d'ici à un mois un nouveau gouvernement. Un rapport parlementaire a révélé que plusieurs membres du cabinet actuel étaient soupçonnés de corruption ou de détournement de fonds. Il y a quelques semaines, après la publication d'un premier rapport, commandé par Yasser Arafat, qui faisait état du détournement de près de 1 milliard de francs d'argent public, plusieurs membres du Conseil législatif avaient annoncé leur intention d'engager une épreuve de force avec l'Autorité palestinienne.
«Il est temps de prendre des mesures, et j'espère que Yasser Arafat les prendra. Quoi qu'il en soit, la détermination du Conseil législatif de combattre la corruption est totale», soulignait Oussama Khader, député de Naplouse. L