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Libération

«Ce n'était pas de la justice""»Comment Pol Pot a été condamné à la détention à vie par ses anciens camarades.

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publié le 7 août 1997 à 7h48

Bangkok, de notre correspondant

«Vraiment, nous avons assisté à l'Histoire et nous étions les seuls étrangers, les seuls témoins indépendants de cet événement historique monumental. C'est un homme qui a tué des millions de personnes. Et des millions d'autres continuent aujourd'hui de souffrir à cause de lui.» Nate Thayer, journaliste de l'hebdomadaire Far Eastern Economic Review, accompagné d'un cameraman, a assisté, le 25 juillet 1997, au procès de Pol Pot, organisé par ses anciens compagnons d'arme à Anlong Veng, en pleine jungle au nord du Cambodge. «Pour moi, aller là-bas a été un véritable parcours du combattant, avec coups de téléphone portable, messages codés, transferts d'un hôtel à l'autre" Rappeler des gens que je ne connais pas" on a changé je ne sais combien de fois de voitures... Je ne suis pas le seul étranger à être allé à Anlong Veng, mais je suis le seul à en revenir vivant. Au moins trois personnes y sont restées.» Un Allemand et deux Belges ont disparu après avoir traversé la frontière thaïlandaise pour se rendre en direction d'Anlong Veng. Et on est sans nouvelles d'un Britannique détenu à Anlong Veng par des Khmers rouges.

«J'étais à Washington en juin lorsque j'ai entendu à la radio que Pol Pot avait fait exécuter Son Sen (son ancien ministre de la Défense). J'ai pensé que c'était là l'occasion pour moi de parvenir enfin à Anlong Veng. J'ai alors appelé mon journal. Ils m'ont dit: "Non, attends le mois prochain.»

«Pol Pot est fini.» «Je persistais à pens