Depuis la répression des manifestations des 7,8 et 9 juillet, qui a
fait seize morts et une centaine de blessés, le Kenya est au bord de l'explosion. Hier, la journée de grève générale décrétée par l'opposition s'est déroulée dans un climat tendu, sur fond de pillages. Selon les autorités, deux policiers et un manifestant ont été tués lors d'affrontements.
La grève générale n'a pourtant été qu'un demi-succès. Seuls les commerçants de la capitale ont gardé leur porte close. Quelque 2 000 personnes ont participé au meeting de l'opposition au centre de Nairobi, à l'appel de la coalition d'opposants au président Daniel Arap Moï. Cette coalition, le Conseil exécutif de la Convention nationale (NCEC), qui comprend outre des partis politiques, des chefs religieux et des personnalités de la société civile, réclame des réformes politiques et constitutionnelles. Principale exigence: la suspension des préparatifs électoraux entamés par le parti au pouvoir, la Kanu (Kenyan African National Union). La coalition veut être associée à la préparation des élections (qui doivent se dérouler à la fin de l'année), condition fondamentale selon elle pour un scrutin «libre et démocratique».
C'est à l'issue du meeting que les incidents sont intervenus. Une demi-heure durant, plusieurs centaines de personnes ont jeté des pierres, violences émaillées de pillages. Les forces de police ont répliqué par des coups de feu et des arrestations. Un policier en civil, placé au milieu du rassemblement, rapidement