Menu
Libération

Comores: difficile médiation dans la crise anjouanaise. L'envoyé de l'OUA est sceptique sur ses chances de réussite.

Article réservé aux abonnés
publié le 11 août 1997 à 7h40

Moroni envoyé spécial

Le boubou jaune flamboyant et le sourire pétillant de malice, Pierre Yéké a entamé ce week-end sa médiation par un prudent tour de piste sur la grande île de l'archipel des Comores. Car ce jeune diplomate ivoirien, ambassadeur en Ethiopie, a été dépêché par l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour tenter de trouver une issue à cette crise devant laquelle il ne cache pas une certaine perplexité. Non sans raisons. Depuis la «coupure» décidée le 14 juillet dernier, il est pour le moins difficile de saisir les buts réels poursuivis par les séparatistes anjouanais. Option confédérale. Toutes les manifestations sécessionnistes ont été convoquées sous la bannière tricolore, afin de réclamer un rattachement d'Anjouan à la France. Et, pour farfelue qu'elle soit, cette revendication n'en a pas moins de très nombreux partisans, surtout chez les jeunes ou les paysans. Tout en flirtant avec ce souhait de recolonisation, la direction du mouvement a proclamé l'«indépendance» de l'île, qui s'estime désormais délivrée de tous ses engagements à l'égard de la République fédérale. En privé, toutefois, les dirigeants de la «coordination politico-administrative» n'excluent pas une option confédérale qui préserverait un cadre unitaire en échange d'une plus grande autonomie de gestion dans chaque île des Comores et une décentralisation de l'administration, pour l'heure très concentrée dans la capitale, Moroni.

«Ces différentes options sont parfaitement contradictoires»,