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Libération

Entre fait accompli et appels à résister. Après le coup de force de Hun Sen, le pays à nouveau morcelé .

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publié le 12 août 1997 à 7h38

Bangkok de notre correspondant

Plus que jamais au Cambodge le pouvoir est au bout du fusil. Le coup de force début juillet du «second» co-Premier ministre Hun Sen, qualifié de «coup d'Etat» par son rival déchu, le prince Norodom Ranariddh, s'impose désormais comme un fait accompli, pour les Cambodgiens aussi bien que pour la communauté internationale. «Opération de police», «frappe chirurgicale» sont les expressions utilisées par les fonctionnaires cambodgiens pour expliquer l'évincement par la force du prince Ranariddh, accusé d'avoir amené illégalement dans la capitale cambodgienne des Khmers rouges pour renforcer les rangs de son parti, le Funcinpec. Elections. Pour l'Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique) et les pays occidentaux (l'Australie, les Etats-Unis, la France) qui ont parrainé le processus de paix au Cambodge, la priorité est d'obtenir du nouvel homme fort de Phnom Penh, Hun Sen, des «mesures concrètes» pour garantir la tenue d'élections libres et démocratiques en mai 1998.

Quatre ans après les élections constituantes de 1993, supervisées par l'ONU, au cours desquelles une majorité de Cambodgiens ont voté pour les royalistes du Funcinpec, le Cambodge retrouve l'image d'un pays morcelé entre les factions. Les ex-communistes du PPC tiennent fermement le pouvoir à Phnom Penh, contrôlant l'armée et l'administration nationale. Leurs troupes contrôlent le Cambodge utile, soit l'est du pays et les provinces autour du lac Tonle Sap. Les royalistes loyaux à