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Libération

Les Comores sur la voie de l'apaisement. Les séparatistes d'Anjouan et les autorités de Moroni prêts au dialogue.

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publié le 13 août 1997 à 7h35

Les séparatistes d'Anjouan ont accepté hier le principe de

négociations avec le gouvernement comorien, tout en continuant à réclamer l'indépendance de leur île. Ils insistent moins, en revanche, sur le rattachement à la France, une revendication qui agite toujours l'île de Mohéli, où un «président» a été désigné. Hier, l'envoyé spécial de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), Pierre Yere, a fermement fait comprendre aux séparatistes d'Anjouan que, pour la communauté internationale, la sécession «est irréaliste et totalement inacceptable». Le «président» des Anjouanais, Abdallah Ibrahim, un professeur de 71 ans qui enseigne le Coran, lui a répondu que l'indépendance était «la seule solution», car le gouvernement central de Moroni du président Mohamed Taki avait réduit «en esclavage» le peuple d'Anjouan.

Les autorités comoriennes, par la voix de leurs représentants à Paris, ont également fait passer hier un message de dialogue et d'apaisement. Il n'y a pas de «perspective d'intervention» des forces de l'ordre comoriennes contre Anjouan, promet Ahmed Wadaane, chargé d'affaires à l'ambassade des Comores. Mais «Moroni n'acceptera aucune manoeuvre de scission des îles des Comores et n'abdiquera pas son indépendance», a-t-il averti. Moroni se dit, en revanche, prêt à ouvrir une consultation nationale sur l'avenir des relations entre les trois îles comoriennes.

Derrière l'agitation anjouanaise, un autre débat se profile, celui de l'avenir à long terme de Mayotte, la quatrième île