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Libération

Jours de guerre ordinaires au Sud-Liban Malgré des heurts quotidiens avec les Israéliens, la zone de sécurité se reconstruit.

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publié le 15 août 1997 à 7h26

Naqourah (sud du Liban) intérim

Surplombant la mer, la petite route ombragée par les pins serpente entre les orangeraies. Lorsque l'on circule sur cette route, difficile d'imaginer que nous sommes au Sud-Liban, dans la zone occupée par Israël, à quelques kilomètres seulement de Cana. La seule évocation du village rappelle brutalement le conflit qui oppose, depuis 1985, l'armée israélienne et les combattants de la milice libanaise du Hezbollah. En avril 1996, l'artillerie de Tsahal a bombardé une position de la Finul, la force intérimaire des Nations unies, déployée dans le pays depuis 1978. Dans ces baraquements qui abritent toujours le quartier général du bataillon fidjien de la Finul, plusieurs centaines de civils libanais avaient trouvé refuge. Le bombardement israélien a fait une centaine de morts. Aujourd'hui, à l'entrée de Cana, comme dans la plupart des villages du Sud-Liban, le visiteur est accueilli par les drapeaux jaunes du Hezbollah. Il n'est pas rare de voir des portraits en pied du cheikh Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement voisinant avec ceux de Moussa Sadr, un dignitaire du Hezbollah mystérieusement disparu en Libye en août 1978. Dans le petit cimetière où sont enterrées la plupart des victimes de 1996, l'empreinte des mouvements chiites est visible. Mais là les photos de Nabi Berri, le président de l'Assemblée nationale libanaise et fondateur d'Amal, la milice chiite rivale du Hezbollah, sont les plus nombreuses. Désarroi. «Ces mouvements,