Caracas, de notre correspondant
L'arrestation en début de semaine à Bogota du roi latino-américain de l'héroïne, le Péruvien Waldo Simeon Vargas, a réchauffé d'un seul coup les relations tendues entre les Etats-Unis et la Colombie. D'autant que cette capture s'est produite au moment même où Thomas Constantine, le numéro 1 de la DEA, les services antidrogue américains, effectuait une visite officielle dans le pays pour tenter de relancer la coopération bilatérale en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants. Un combat quelque peu malmené depuis l'accession à la présidence de la République colombienne d'Ernesto Samper, accusé par Washington de liens avec les narcos. L'interpellation de Waldo Simeon Vargas, «logé» depuis plusieurs mois par la police, s'est faite en douceur, sans un seul coup de feu; ce qu'on redoutait en effet, car le baron de l'héroïne était toujours escorté de plusieurs gardes du corps puissamment armés. Les antinarcos l'ont cueilli dans l'enceinte de la Foire internationale de Bogota, qu'il visitait comme un prospère homme d'affaires . Selon le directeur national de la police colombienne, le général Rosso Jose Serrano, Vargas possédait de faux papiers d'identité colombiens, mais a reconnu dès son premier interrogatoire être celui que les Péruviens ont surnommé «el Ministro» pour l'élégance classique de ses costumes et son port de diplomate. Une distinction derrière laquelle se cachait, affirme le général Serrano, le nouvel empereur de la drogue de l