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Libération

Affaire Dutroux: le depit des belges.Un an après l'arrestation du meurtrier d'enfants, rien n'a changé.

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publié le 16 août 1997 à 7h27

Sars-la-Buissière envoyé spécial

«Triste et pas fière»: ce commentaire d'une habitante de Sars-la-Buissière, commune où sévissait le sinistre Marc Dutroux, résume en peu de mots le sentiment général d'une population passée de l'espoir au découragement. Un an après l'arrestation de Marc Dutroux et la découverte des cadavres de Julie, de Mélissa, d'An et d'Eefje, les Belges ont perdu confiance. Le souvenir de la marche blanche est loin, qui avait réuni plus de 330 000 personnes dans les rues de Bruxelles le 20 octobre 1996. Les comités blancs qui en sont issus ne mobilisent plus que quelques centaines de militants à travers le pays. De fait, aucun consensus ne s'est fait sur la manière de célébrer ce premier anniversaire: seule une marche contestée aura lieu ici.

Les milieux politiques inquiets. La Belgique avait espéré que la commission d'enquête, créée dans une ambiance quasi insurrectionnelle, puisse provoquer de réels changements. Son rapport, sévère envers de nombreux responsables, est pour l'instant resté lettre morte. Un sondage publié jeudi par le quotidien le Soir indique que 92% des Belges estiment que le gouvernement a peu ou pas du tout tenu compte des réactions de la population, et ils sont 89% à juger insuffisantes ou quasi inexistantes les mesures prises. Parallèlement, 40% des sondés se déclarent prêts à voter pour un «parti blanc», un chiffre qui inquiète les milieux politiques.

Les premiers signes de la rupture entre la nation et sa justice sont apparus quelques