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Libération

Garreton, l'enquêteur qui gêne Kabila. Envoyé de l'ONU, il a dénoncé les exactions des ex-rebelles.

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publié le 18 août 1997 à 7h25

Santiago du Chili

de notre correspondant Pour Roberto Garreton, «juriste engagé», le dernier quart du siècle ne l'aura pas cédé en horreur aux décennies précédentes. L'avocat chilien qui pendant les dix-sept ans du régime Pinochet se consacra à la défense des droits de l'homme est maintenant la bête noire de Laurent-Désiré Kabila. L'homme fort de Kinshasa a signifié à l'ONU que le «rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Zaïre», depuis 1994, est désormais persona non grata en république démocratique du Congo, et c'est sans lui que la commission d'enquête débarque aujourd'hui à Kinshasa.

Que lui reproche-t-il? De faire preuve d'une coupable partialité en affirmant que la plupart des massacres commis depuis septembre 1996 dans l'est du Zaïre l'ont été par les hommes de Kabila. Mais Roberto Garreton tient à préciser: «Lorsque j'ai demandé la constitution d'une commission pour enquêter sur les massacres perpétrés au Zaïre contre les Tutsis, les Nations unies ne m'ont pas répondu. Par la suite, celles-ci m'ont confié un mandat ne concernant que l'Est zaïrois et la période postérieure à 1996. J'ai fait savoir que je regrettais ces limites.»

En mars 1997, les rebelles de Kabila acceptèrent la venue de la «mission conjointe» présidée par le Chilien, dans la région de Goma, où les enquêteurs constatèrent l'existence de fosses communes. Deux mois plus tard, leur avion ne fut pas autorisé à se poser à Kinshasa. A Kigali, la capitale du Rwanda, ils recueillirent des «t