C'est un tract, distribué à Mombasa: «Le temps est venu pour nous,
originaires de la côte, de récupérer ce qui nous appartient de droit. Nous devons chasser ces envahisseurs de nos terres.» Depuis une semaine, l'une des principales régions touristiques du Kenya est en proie à des violences qui ont fait au moins 37 morts. La conséquence d'un «tribalisme» exacerbé par les rivalités politiques, selon le régime du président Daniel Arap Moï. Mais hier, c'est un chef de gang lié à la Kanu, (Union nationale africaine kenyane), le parti du chef de l'Etat, que la police a abattu, alors que ses hommes harcelaient les habitants d'une banlieue de Mombasa. L'homme était lié à Emmanuel Maitha, un dirigeant local de la Kanu, arrêté lundi et soupçonné d'être l'un des responsables de ces troubles. Pour l'opposition, regroupée dans le Conseil exécutif de la Convention nationale, la manipulation politique est évidente: les «extrémistes» du gouvernement cherchent à pourrir la situation dans une région où le tourisme a attiré des migrants de l'intérieur du pays, afin de détourner l'attention des revendications en faveur de réformes constitutionnelles avant les élections, prévues d'ici la fin de l'année.
Après s'être attaqué à des quartiers ou des villages, un gang de jeunes armés d'arcs et d'armes à feu s'en est pris hier pour la première à un site touristique, à 120 km au nord de Mombasa. Des centaines d'échoppes d'un marché artisanal de la plage de Malindi, l'Africa Curio Market, ont été brûlée